Un silence
Voici une production dérangeante et oppressante que le réalisateur belge met en scène autour des silences et des non-dits d’une famille bourgeoise, apparemment bien sous tous rapports.
Jamais un film n’a dégagé autant de tension, comme une cocote minute prête à exploser. A ce titre, le personnage de la mère de famille, jouée par Emmanuelle Devos en est l’incarnation anxiogène terriblement aboutie, le film reposant pratiquement sur ses épaules. On se demande comment elle arrive à tenir.
Tel un polar psychologique, la tension est progressive, avec sa photographie sombre et de longs plans séquences. Beaucoup d’informations passent par le « hors-champ » et l’usage de caméras lors des interrogatoires de la police qui renforcent la puissance de la mise en scène.
Non-dits, cynisme et secrets de famille vous explosent progressivement à la figure dans un film froid, plein de souffrances, pour un résultat tendu et oppressant. Un silence assourdissant de nuances et une réussite.
Note : 15/20