Un autre monde
Ceux qui connaissent ou ont connu la vie en entreprise ont été confronté avec plus ou moins de violence aux diktats d’un management déshumanisé et impitoyable. Vincent Lindon qui fut agent de sécurité et syndicaliste dans les deux précédents film de Stéphane Brizé raconte à nouveau la vie en entreprise, cette fois-ci du coté des cadres et avec la même complicité.
Le film au scénario affuté décrit avec brio une mécanique déshumanisante, impitoyable et méthodique, qui repose sur le consentement . Il pointe le dévoiement de la langue managériale, où le terme «courage» revient en leitmotiv et dissèque cette machine à broyer qui abime toutes les strates sociales.
En plus du travail, le film montre très bien les ravages que cette situation produit dans la vie privée, avec le conjoint et ses enfants.
Un film à la violence sourde. La terreur ici se cache dans les mots et attitudes, en exerçant un chantage, le tout enveloppé dans un vocabulaire contemporain apparemment inoffensif. Et les conséquences humaines y sont désastreuses. Un film glaçant et nécessaire.
Note : 16/20