Tre piani
Le 14ème (!) film de Nanni Moretti n’est pas une comédie. Le ton est grave, c’est ici une peinture fidèle de nos travers contemporains que sont l’intransigeance, la méfiance, l’égoïsme et la peur de l’autre.
A travers la description de 3 familles et leur destin sur 3 étages d’un immeuble cossu de Rome, on suit une salve d’épreuves et de malheurs dans lesquels les comportements des personnages sont mis à nu et leurs désintégrations proches. Les hommes ont ici le mauvais rôle, représentés en êtres vindicatifs et en pères tantôt trop protecteurs, souvent absents ou dangereusement intransigeants.
Ce constat très pessimiste et austère est également présent dans les choix des décors, de la musique et des couleurs, surprenant de la part de Nanni Moretti, qui nous avait habitué à une lumière et une certaine nonchalance méditerranéenne.
Le film est très rigoureusement écrit, les interprétations sont toutes sensibles et toutes en retenue avec notamment l’actrice fétiche de Nanni Moretti, Margherita Buy, vue dans Mia Madre et Habemus Papam, dans au jeu discret et terriblement émouvant.
Tre piani est un drame intense et révélateur : ce sont les femmes qui nous invitent à sortir de chez nous, aller vers l’autre, c’est par elles que la salut viendra pour faire triompher la réconciliation et l’amour.
Note : 16/20