Titane
La Palme d’Or du Festival de Cannes 2021 a défrayé la chronique par ses provocations et ses fantasmes morbides. Cette Palme est la preuve que les mentalités évoluent, mettant en lumière les film d’horreur, de série B et de genre, et de plus réalisée par une jeune française. C’est d’ailleurs ce que Spike Lee, président du Jury a salué lors de la cérémonie.
Mais qu’en est-t-il du film lui-même, en dehors de ses propres provocations ? Avec une lumière, des décors et une musique dantesques , le film reste profondément désordonné et sans mystère, jouant sur la provocation pour avancer mais sans proposition scénaristique. On peine en effet à s’identifier aux personnages, on ne ressent en effet aucun sentiment que ce soit du côté de l’héroïne comme celui du père. Et ceci en dépit d’interprétations exceptionnelles.
Nous avions beaucoup aimé son précédent film, le très novateur « Grave » avec ses propositions transgressives de passage à la vie d’adulte, l’éveil des sens et la découverte de la sexualité. On ne retrouve rien de cela ici, on reste enfermé dans une provocation en roue libre.
Film esthétisant, Titane déçoit par son désordre scénaristique, son absence de finesse et sa violence gratuite. Il reste ce qu’il est : un film réussi de série B, et rien d’autre.
Note : 14/20