Distribué dans très peu de salles, ce film iranien en noir et blanc somptueux, complété par Wasteland, une seconde oeuvre non encore vue, est un choc visuel et scénaristique réel et montre que le cinéma de ce pays recouvre une richesse incommensurable.
Jeune réalisateur, Ahmad Bahrami nous plonge dans un drame qui rappelle les films néo-réalistes italiens, sans la légèreté méditerranéenne, avec des personnages marginaux qui affrontent leur destinée avec une ferveur et un charisme qui ne laissent pas indifférents. Les décors, une décharge à ciel ouvert, la mise en scène et les acteurs servent ici une métaphore redoutable de l’état de déliquescence d’un pays et de ses individus avec une gravité croissante dans un environnement de désolation et de misère.
Un film majestueux, sans espoir et radical très maitrisé qui bouleverse par son sujet et sa forme. Avec les événements actuels de l’Iran, il prend une coloration particulière et vous poursuit longtemps après l’avoir vu. On est très proche du chef-d’oeuvre.
Note : 18/20