Le film est adapté du succès littéraire international homonyme de Gael Faye. Très à l’aise dans la description du quotidien de la jeunesse innocente, à travers les yeux de l’enfance, le refuge dans la maison et les quatre cent coups avec les copains, le réalisateur de l’adaptation de « La promesse de l’aube » est plus maladroit dans la partie guerre civile et ses massacres qui reste survolée.
Tourné au Rwanda, avec une mise en scène classique, l’émotion a en effet du mal à poindre, probablement en raison d’un scénario un peu décousu qui aurait gagné à être resserré.
On pourra aussi reprocher au film de ne pas suivre et aider à comprendre toutes les composantes du problème qui a enclenché les antagonistes entre ethnies et la guerre civile qui a fini en massacre de grand échelle. Il reste néanmoins un tableau réaliste de l’Afrique centrale des années 90, placé sous l’angle de la peur, de l’incertitude et de l’angoisse.
Moins intense que le roman, Eric Barbier a suivi sa propre créativité et signe ici une tragédie intimiste portée par ses personnages attachants, mais parfois au détriment d’un souffle et d’une ambition universelle.
Note : 14/20