11 juillet 2024 Par Jean-Christophe Hadamar Non

Napoléon vu par Abel Gance

Sous l’impulsion de la Cinémathèque française, voici une version remontée et restaurée du film fleuve de Abel,Gance, présenté en deux parties, et d’une durée de 7H30.

Film muet dont différentes versions ont été exploitées depuis leurs premières sorties en 1927, les rushes ont été éparpillés et perdus dans le monde entier. Le chercheur Georges Mourier a entrepris une vaste expertise du fonds Napoléon et de restaurer le film dans sa version « originale ». La tâche principale a été de les retrouver, les collecter, les remonter pour ensuite les restaurer.

A ce travail sur l’image dont le résultat est magnifique, une partition musicale de Haydn à Mahler accompagne les images sous la responsabilité de Simon Cloquet-Lafollye, compositeur, arrangeur, pianiste et chef d’orchestre français. La musique sert l’image et réciproquement.

Et le résultat est stupéfiant, même s’il semble « daté » par le jeu très théâtral des acteurs. On découvre à l’aube du cinéma une codification très contemporaine de l’image avec ses vues subjectives, ses plans-séquences, ses surimpressions et même le Scope avec ses 3 caméras juxtaposées, élargissant les images de bataille dans sa dernière partie.

Deux scènes ressortent : la présentation de la chanson « La Marseillaise » à la Convention par un jeune inconnu, dénommé Rouget de Lisle et repris en choeur par la Convention et la romance amoureuse avec Joséphine de Beauharnais, romantique en diable !

Ce « Napoléon » est une oeuvre fleuve, une expérience de cinéma inouÏe, un drame épique flamboyant, entre comédie et faits historiques d’une étonnante modernité. Un monument du cinéma que la France, inventrice du procédé met au service de tous ! Bravo !

Note : 18/20