15 juillet 2021 Par Jean-Christophe Hadamar 0

Moffie

« Moffie » est une insulte en langue Afrikaans qui veut dire « Pédé ». Le décor est planté, on assiste pendant la plus grand partie du film sur le recrutement, l’entraînement puis un passage sur le front de jeunes recrues masculines, où l’humiliation est la règle dans un contexte de virilité exacerbée.

Tous très jeunes, les corps masculins scintillent sous le soleil d’Afrique et rappellent les légionnaires gracieux du film Beau Travail de Claire Denis de 1999, mais la comparaison s’arrête là.

On a du mal à percevoir ce que veut démontrer le réalisateur. Le racisme institutionnalisé du temps de l’apartheid, une évidence, la violence endémique de l’armée, aussi, ou la romance amoureuse qui reste suggérée. Le scénario touche en effet un peu à tous ces sujets sans vraiment les approfondir. Il y a sur 1H30 de film pas loin de 40 mn de cris et de violence interne et finalement assez peu de développements sur les personnages secondaires (par exemple les parents du héros).

Avec le recul de l’histoire, le film est un témoignage effarant sur le racisme institutionnalisé et des interprétations justes comme le jeune acteur Kai Luke Brummer qui joue avec sensibilité. La photographie lumineuse et chaude mélange les paysages désertiques et les corps, mais l’ensemble laisse un sentiment incomplet et une intrigue non résolue.

Note : 13/20