Décidément les productions qui nous arrivent d’Iran sont d’une grande vitalité et « Marché Noir » en fait partie. C’est un film tendu et réellement très sombre par sa description de personnages qui surnagent au milieu d’une société corrompue.
Mais son originalité vient de deux descriptions. D’abord le traitement de la culpabilité, véritable colonne vertébrale du récit. L’acteur Amirhosein Fathi y est en état de grâce, avec un montage au cordeau et une photographie en accord avec ce polar glaçant. Enfin la description et la cohabitation de deux générations, les anciens, corrompus jusqu’à la moelle et les jeunes qui veulent encore espérer en font un drame réussi et un portrait saisissant de la société iranienne.
Avec l’usage efficace du hors-champ et un acteur dont le personnage crève l’écran, « Marche Noir » est un pion de plus dans la description sociale d’une société iranienne exsangue et à la recherche de repères. En attendant, cela fait mal ! Le cinéma, comme acte de résistance !
Note : 14/20