Le pardon
Ce premier film austère ausculte le quotidien d’une femme vivant à Téhéran triplement meurtrie, par sa famille qui la rejette et souhaite récupérer sa fille, par la perte dramatique de son mari en raison d’une erreur judiciaire et par le fait qu’une femme seule n’a aucun droit en Iran.
Mais cette accumulation de malheurs n’est pas le seul argument du film, il s’y installe une tension captivante qui nous tient jusqu’au bout grâce à un scénario qui se déroule par petites touches sensibles. La mise en scène épurée, mais aux plans construits et à la lumière travaillée accompagne un suspens terriblement efficace.
Le film est servi par des interprétations d’une très grande qualité, dont Maryam Moghaddam, également co-réalisatrice, mélange de force et de fragilité, et qui porte le film sur ses épaules.
Film réquisitoire contre la peine de mort, contre une justice qui se réfugie derrière Dieu quand elle se trompe et contre le tout-pouvoir masculin, « Le Pardon « a une portée universelle, il développe un sentiment d’humanité en traitant du deuil, du remords et entonne un hymne à la liberté. Un très beau film à l’intensité dramatique croissante et dont la fin nous surprend, on en ressort bousculé et déchiré.
Décidément, le cinéma iranien ne déçoit pas, c’est un très grand cinéma.
Note : 15/20