La nuit du 12
Sous ses allures de polar, le film est tellement plus que cela. Noir, il interpelle par la sécheresse de son récit. Les premiers minutes montrent le crime, dégageant ainsi toutes possibilités de s’accrocher à un récit classique de par son absence de résolution.
Profondément humain et dévastateur par sa puissance évocatrice et l’impuissance des enquêteurs, il est aussi une violente charge contre les hommes prédateurs et le manque de moyens de la police. Le casting est ici de grande qualité, avec des dialogues et des personnages désemparés et désabusés joués par Bastien Bouillon et Bouli Lanners, tous les deux émouvants. Et la seule femme est ici la juge d’instruction jouée par une Anouk Grinberg solaire, féministe et ultra-convaincante.
La « Nuit du 12 » est une charge incandescente et désespérée contre la misogynie de notre société qui ronge nos rapports sociaux, un film ténébreux aussi discret qu’efficace, qui résonne longtemps après l’avoir vu.
On vous le conseille fortement.
Note : 16/20