La leçon d’allemand
Adaptée de manière ambitieuse du roman de Siegfried Lenz, cette « Leçon d’allemand » est un exercice de beauté picturale particulièrement réussi, mais aussi, bien sûr, une réflexion sur l’autorité et la moralité.
Film complexe et âpre, il traite des cicatrices laissées par le nazisme sur une petite communauté d’un village isolé de l’Allemagne du Nord. Cet isolement et les choix graphiques renforce le côté intemporel d’un pouvoir dictatorial absolu et son impact sur les individus. Pas de nazis ici, un simple officier ministériel est chargé d’informer et faire appliquer les décisions prises à plus de 500km de là.
Sous la forme d’un récit familial, montré par flash-back; le film traite avec beaucoup de sensibilité et subtilité de la responsabilité morale et des choix individuels dans une Allemagne figée par le nazisme.
Ce film complexe et réussi à l’étrange beauté picturale est au service du choix moral entre obéissance et conviction personnelle. A l’heure de la montée des totalitarismes, il résonne aujourd’hui d’une actualité troublante.
Note : 15/20