Julie (en 12 chapitres)
Cette réalisation est un beau portrait de femme trentenaire en quête de sens à donner à sa vie. Il s’ouvre sur des études maintes fois désorientées, démotivées et modifiées, bifurque vers la recherche du compagnon idéal, tente de donner des limites factuelles à l’infidélité, cherche la vérité à travers les paradis artificiels, se demande s’il faut faire des enfants et ne trouve pas auprès de ses ainés de modèles convaincants. Bref, elle cherche !
Avec une mise en scène délicate, découpée en 12 chapitres à thème, ce portrait émouvant et mélancolique d’une trentenaire sonne juste, avec des émotions et un catalogue de relations humaines où se côtoient des scènes aériennes et surréalistes, comme celle où Julie arrête le temps pour courir rejoindre son amant.
Le film est aussi un tableau au vitriol de la Norvège, un des pays les plus riches au monde, mais dont la société est trop conformiste et lisse pour y être totalement heureux. Julie arrive au carrefour de ses 30 ans et cherche sa direction, exigeante et indécise. Cette recherche est belle, c’est une héroïne libre mais inquiète, qui fait penser à une certaine Madame Bovary.
De tous les plans, l’actrice Renate Reinsve y brille de mille feux, son visage changeant capturant la lumière en fonction de ses ressentiments. Elle signe ici un portrait universel de femme féministe, mélancolique et moderne. Difficile d’y rester indifférent.
Note : 15/20