Haute couture
Le film semblait mal parti avec ses clichés inévitables, la femme solitaire, en fin de carrière et privilégiée qui rencontre la jeune issue des banlieues et veut l’aider. Mais la construction de la relation entre les personnages Esther et Jade prend des chemins détournés, pour nous livrer une comédie dramatique originale.
Son point fort est aussi évidemment la découverte du monde des petites mains des grands couturiers, leurs vie quotidienne et la retranscription du plaisir d’un travail manuel plus que centenaire. La transmission du savoir, le fameux geste qui compte, prend alors ici une importance primordiale et devient le fil directeur de cette histoire terriblement attachante.
Les interprètes y sont toutes magnifiques, pas d’hommes ici, Nathalie Baye y confirme son talent, elle y est absolument émouvante dans la solitude, dommage que l’histoire de son personnage ne soit pas plus développé. Le duo avec la jeune actrice Lyna Khoudri est fait de complicité et d’attraits/répulsion très efficace. On sent la complicité entre les deux actrices et on ne peut s’empêcher de penser aussi à travers ces deux personnages à la transmission entre deux générations d’acteurs.
« Haute-Couture » évite le piège des clichés pour développer de manière habile les relations entre une femme dont la carrière s’achève et une jeune fille qui la démarre. Film sur la transmission, il décrit et magnifie cette parenthèse sincère et touchante. Nous avons aimé ce film.
Note : 14/20