14 octobre 2020 Par Jean-Christophe Hadamar 0

Drunk

En prenant le parti-pris de faire de l’alcool le personnage principal de son film, Vinterberg prend tout le monde à contrepied, comme il le fait régulièrement.
Le film parle de crise de la quarantaine d’un groupe d’amis qui sont au temps des bilans et constatent leurs insatisfactions et où la routine devient insupportable. L’alcool devient comme une bouée de sauvetage et une méthode de vie pour retrouver la fantaisie et la curiosité !

A la manière naturaliste, prenant son temps de dépeindre le quotidien, le réalisateur sonde de l’intérieur ses personnages et leurs cercles familiaux avec une caméra très mobile. L’alcool et les « bitures » progressives de plus en plus violentes se font le révélateur d’états d’âme qui passent d’une euphorie troublante à la plus grave dépression.

Les acteurs sont flamboyants et forment un groupe d’hommes pathétiques au jeu émotionnel touchant. L’apparente simplicité du récit accompagne avec efficacité une critique de notre société monotone et trop sérieuse.

Un constat en demi-teinte à la fois désespéré et humaniste, qui rappelle que notre quotidien n’est pas foncièrement si terrible que cela ! Un film gris comme une nuit très arrosée mais finalement optimiste puisqu’il débouche sur une ouverture, celle de l’insouciance de la jeunesse.

Note : 15/20