Désordres

Voici une production qui sort de l’ordinaire, par son sujet, les débuts de l’industrialisation et l’organisation des ouvriers, l’arrivée d’un étranger dans cette vallée industrielle et les premières évolutions sur la division du travail à la fin du 19eme siècle, le tout dans un mélange de français et suisse allemand particulièrement savoureux. Et on n’oublie pas les débuts de la photographie.

La mise en scène est d’une précision extrême, comme le sont les montages de mécanismes d’horlogerie, le plus souvent effectués par des femmes. Tous ces sujets sont filmés avec une lenteur extrême, paradoxe magnifique quant on voit l’importance que prend « le temps » dans la vie quotidienne et professionnelle des populations suisses.

Enfin, la caméra avec ses cadres fixes souvent décentrés sont d’une précision extrême et laissent passer une lumière pastel particulièrement esthétique.

Début de la photographie, témoignage de l’industrialisation et de l’organisation en pleine extension du monde ouvrier, « Désordres » est un trésor de précision historique et d’une sensibilité inédite. Un superbe OVNI cinématographique.

Note : 15/20