De son vivant
Ce récit mélodramatique, on y rentre dedans, et dans ce cas là, on est ému aux larmes, ou on n’y rentre pas. Nous y sommes rentrée pieds et poings liés, l’émotion a été totale, avec ses interprétations, dialogues, regards et silences.
Un beau mélodrame qui, en effet, vous retourne comme une crêpe et qui donne envie de vivre tout en décrivant la mort. Emmanuelle Bercot évite la simplicité et la facilité lacrymale par des histoires dans l’histoire découpée en 4 saisons, une histoire médicale avec dans le rôle du médecin-traitant un vrai médecin, une histoire de musique et de danse, et une histoire de théâtre.
Ce mélange offre une personnalité au film et lui donne un sens, proche de la réalité.
Le malade, interprété magistralement par un Benoit Magimel, vulnérable sans en faire trop, est professeur de théâtre, et on assiste à plusieurs des répétitions de la troupe avec de jeunes acteurs qui doivent travailler sur les émotions, notamment sur les thèmes de la séparation. Ce sont probablement les plus belles séquences du film, illustrant l’importance de connaitre et maitriser ses émotions.
L’histoire du film est aussi émouvante. Elle n’a pas été de tout repos. Le film a dû être reporté une première fois en novembre 2019 suite à l’AVC de Catherine Deneuve, puis n’a pas pu reprendre avant l’été 2020 à cause de la pandémie. Mais le résultat est convaincant avec des interprètes justes, Catherine Deneuve dans le personnage de la mère face à l’indicible, Benoit Magimel qui signe probablement son meilleur rôle et l’ensemble du personnel soignant non professionnel.
Avec le recul, on voit dans ce film malgré la dureté du sujet, un regard pudique et une grande douceur.
Un sujet d’amour et de souffrance, parfaitement traité, et un film lumineux nécessaire dans une époque où tomber malade est un aveu de faiblesse, et la mort un tabou que l’on cache.
Note : 16/20