De rouille et d’os
Après le magistral huis-clos « Un prophète », Jacques Audiard sort à la lumière et choisit le sud de la France pour raconter une histoire d’amour peu habituelle entre une jeune handicapée et un paumé violent et irresponsable.
Loin du coup de foudre, l’histoire prend son temps pour décrire une relation entre deux personnages que tout oppose.
L’auteur détaille les personnages, ainsi que les rôles secondaires avec une caméra à l’épaule et des couleurs crues; la Côte d’Azur y est montrée loin des clichés touristiques avec des cadres originaux, comme en pleine lumière ou par les ombres des acteurs.
Le scénario rigoureux et bien écrit porte des acteurs efficaces et bien dirigés.
Mais le spectateur semble embarquer dans une histoire complexe et invraisemblable où se mêlent une histoire d’amour, un polar, un mélodrame entretenu par le personnage violent et imprévisible de Ali et une peinture sociale.
Ces juxtapositions brouillent les pistes et engendrent une tension qui empêche de rentrer dans l’histoire; on finit par avoir vu un film bien construit, bien joué, mais sans être rentré dans l’histoire avec une distance proche de l’indifférence.
Convaincant mais pas le meilleur Audiard.
Note : 13/20