Telle une radiographie d’un pays d’Europe malade, RMN signifie en roumain IRM, le film décrit avec brio les blessures d’un pays en proie à la xénophobie et à la bêtise.
Principalement tourné la nuit, ou dans des clairs-obscurs brumeux, le film dégage une ambiance hivernale bleutée morbide. Il scanne les habitants d’un petit village à la population hétérogène, où les langues et différentes ethnies roumaines, bulgares et allemandes cohabitent avec fragilité. L’exode semble être la seule porte de sortie pour les jeunes alors qu’une entreprise dynamique du village peine à recruter.
La principale force du film est que le réalisateur ne choisit pas son camp, laissant ses protagonistes s’exprimer. La xénophobie larvée éclate en plein jour à l’occasion d’une réunion populaire, tournée en un seul plan séquence, où les parties s’affrontent en imposant un vernis démocratique à une décision décidée bien en amount.
La mise en scène et les interprétation sont à la hauteur des enjeux de RMN : une réflexion habile sur la peur de l’autre, la montée des populismes et une cartographie sombre de l’Europe plus que jamais d’actualité. Un thriller politique noir et nécessaire !
Note : 15/20