Les héroïques
Ce drame social et premier film traite de la dépendance et sa conséquence immédiate, la solitude.
A travers l’exemple d’un cinquantenaire parisien, père de famille marginal, le film décrit la lente et difficile prise de conscience d’un toxico et alcoolique, les difficultés à s’en sortir, sa reconstruction à travers le sevrage, ses relations sociales conflictuelles avec sa famille proche et les difficultés à trouver un « vrai » travail.
Les héroïques sont un film de personnages marginaux et rebelles, plutôt qu’une réelle histoire construite, une sorte d’étape et de bilan dans la vie d’un écorché vif. La première scène du film, très spectaculaire en gros plan plante admirablement le décor.
François Creton, gueule de cinéma et éternel second rôle signe ici une interprétation singulière d’un homme tellement immature qu’il en est agaçant. On dit aussi cette histoire inspirée de son expérience personnelle. D’ailleurs, l’ensemble des personnages, certains non professionnels, signent une réelle et touchante interprétation, donnant un coup de projecteur réaliste, sincère et solidaire sur une population rarement montrée au cinéma.
Malgré des pistes parfois un peu obscures ou désinvoltes, comme la relation avec son vieux père, une des dernières prestations de Richard Bohringer, le film est une ode à l’espoir, la solidarité et à la reconstruction. Et on retiendra un dialogue, en forme de conseil et qui le résume bien : si j’ai un problème et je bois : j’ai 2 problèmes.
Note : 13/20