Slalom
La montagne n’est pas ici lumineuse et belle, Epuré et sombre, le récit raconte la relation déséquilibrée et complexe entre une très jeune sportive et son entraineur. Trop jeune pour se sortir de son emprise, elle devient par son exigence sportive progressivement dépendante de lui techniquement et affectivement.
La jeune actrice Noé Abtia, que nous avions découverte en 2017 avec le film de Léa Mysius, Ava, est ici de tous les plans, et c’est à travers ses regards et son corps qu’on découvre ses difficultés d’adolescente, ses ambitions, son désarroi et sa prise de conscience. Elle y brille de mille feux intérieurs et on ressent à travers elle les rapports de domination dans un domaine sportif où la psychologie est la recette du succès.
Mais le film n’est pas aussi manichéen que l’on pourrait le croire car le jeu de Jérémie Renier nous montre le conflit qui le ronge entre son attirance vers sa jeune élève et sa responsabilité de d’adulte entraineur.
En plus de la finesse du propos, des images de montagnes filmés de manière originale, les sons, bruitages et musiques sont d’une grande importance et donnent au film une forte personnalité.
La pression des entrainements, les contraintes du corps, véritable machine à gagner dans la compétition jalonnent le quotidien de cette très jeune fille un peu perdue qui subit emprise psychologique et agressions.
Voici donc avec Slalom, le premier film de Charlène Favier une histoire prenante à la belle photographie et des personnages un peu écrasés devant l’immensité des montagnes.
Nous vous conseillons cette descente à ski qui ouvre de manière élégante et fine le chemin des salles de cinéma.
Note : 15/20