Yalda, la nuit du pardon
A partir d’un sujet original et inspiré de faits réels, le risque est grand de gommer la frontière entre fiction et réalité.
Mais le réalisateur utilise avec sa mise en scène un aller-retour adroit entre les coulisses et la scène du studio de télévision pour faire une démonstration sans appel et une description critique de la société contemporaine iranienne.
On découvre en effet ici une société iranienne où la religion, les traditions et le droit sont intimement mêlés. Et on y rajoute dessus, le media de télévision avec le principe manipulateur de téléréalité qui prend le spectateur à témoin.
Le film fait aussi une très efficace description sociale de l’Iran en évoquant les fossés entre classes sociales, les mariages forcés, ou encore le mariage « temporaire », pratique spécifique à l’Iran toléré dans l’Islam moderne, qui s’appelle le sigheh
Utilisant les mêmes outils que la télé-réalité que le film dénonce, le spectateur européen sort abasourdi de cette confrontation à des années lumière de nos façons de rendre la justice, décuplé par un suspens adroitement entretenu.
Une efficace découverte d’un Iran inconnu dans un « thriller » judiciaire captivant, terriblement bien joué et habilement accusateur. On en ressort abasourdi !
Note : 15/20