27 août 2021 Par Jean-Christophe Hadamar 0

France

France est une jeune et jolie journaliste qui travaille pour une chaîne d’information en continu, et alterne reportages chocs en zones de guerre, et débats manichéens en studio, sans aucune déontologie. Le réalisateur montre et démonte comment vit et pense ce petit microcosme parisien, déconnecté de la réalité mais qui modèle l’imaginaire collectif et donc le monde à son image.

Mais c’est la manière dont Bruno Dumont raconte cette histoire qui n’est pas banale. Refusant les conventions, il dynamite la façon de raconter des histoires, l’humour et le drame sont montrés d’une manière décalée, grotesque et grinçante en laissant poindre le désespoir et l’angoisse. Tous le curseurs sont à fond, et évidemment cela fait réagir !

Comme la plupart de ses autres créations, il faut voir ce film comme un pamphlet, un brûlot, où le réalisateur se moque, dénonce, dénigre à la manière d’une caricature. Il critique le pouvoir de l’image et des réseaux sociaux en place et à ce titre contribue à une remise en cause de l’ordre considéré comme établi.

Il faut à cette occasion parler de Léa Seydoux qui à l’opposé de son image habituelle, avec le lent processus de destruction d’une femme qui avait tout mais découvre qu’elle n’est rien. C’est cette interprétation émouvante d’une femme un peu bipolaire qui signe le film et lui donne ce coté grinçant mais aussi poétique.

France, de Bruno Dumont c’est l’immersion d’une poésie noire dans le drame révélatrice d’une société vulgaire, cynique et superficielle. Une critique radicale et bienvenue, on ne peut qu’y souscrire !

Note : 16/20