Ibrahim
Si vous attendez un film d’action passez votre chemin. Le film décrit avec précision une relation père fils, basée principalement sur les non-dits et le silence. Les personnages parlent uniquement s’ils ont des choses à dire, sinon ils se taisent. Le jeune Ibrahim ne peut ni poser des questions sur sa mère, ni parler de sa passion pour le foot à ce père taiseux. Il cherche donc ailleurs son besoin de communication. Avec les copains du cours du CAP, y compris les moins fréquentables.
C’est aussi un film sur la séparation, le jeune homme suffoquant dans cette atmosphère familiale de non-dits. Le film montre bien le besoin d’évasion et d’affirmation mais en même temps sa culpabilité de ne pouvoir aider comme il le souhaite son père. La caméra proche des visages et scrute les émotions avec pudeur et retenue.
Un film déroutant sur le silence qui sonde en profondeur l’absence de communication pour délivrer une ode pudique à l’amour filial. Dans une interview, le réalisateur disait : « Je voulais raconter comment deux personnes aussi intimes qu’un père et un fils peuvent passer l’un à coté de l’autre ».
Note : 14/20