Un espion ordinaire
Ce film d’espionnage est d’un classicisme revendiqué mais loin d’être ennuyeux, il décortique avec beaucoup de talent le monde discret des services secrets. En pleine guerre froide, une période plus qu’angoissante avec le recul, le récit est inspiré d’une histoire vraie, sur la crise des missiles de Cuba.
La rencontre puis l’amitié entre un haut officier soviétique et un représentant de commerce britannique se greffe sur ce background historique. Volontairement non spectaculaire, on est loin des courses poursuites et autres « jamesbonderies », le film prend son temps pour distiller une ambiance anxiogène jusqu’au bout.
Bennedict Cumberbatch y fait une performance à la hauteur de son talent et évolue dans une reconstitution crédible et une photographie élégante. L’acteur parvient à donner suffisamment d’épaisseur à son personnage pour le rendre attachant mais il doit s’effacer devant l’interprétation très précise de l’acteur géorgien Merab Ninidze qui joue avec précision les douleurs et tourments de l’officier soviétique Oleg Penkovsky.
Avec ce récit linéaire, sans surprise mais tendu, on retrouve les bases classiques du film d’espionnage des années 70, tiré vers le haut par un Bennedict Cumberbatch imprégné du rôle d’un individu ordinaire et au courage révélé par des circonstances extraordinaires.
Note : 14/20