The Father
Florian Zeller réalise avec ce film un véritable tour de force, entre intensité d’un drame et intimité d’une relation entre une fille et son vieux père.
Cette relation sur le déclin du fait de l’avancée de la vieillesse est montrée d’une manière sensible à coup de petits décalages de perception de la réalité du vieillard, distorsion du temps, perte des souvenirs et mélange des personnages.
Confusion mentale, souffrance, crainte de l’abandon, de la solitude sont traitées dans une unité de temps et de lieu dans le décor d’un seul et même appartement, et finalement d’une même journée. Aidé par les interprétations de Antony Hopkins avec son jeu du regard et par ses sautes d’humeur, et Olivia Coleman aux jeux subtils et toute en émotion rentrée, le film est un regard intelligent et sensible sur la perte progressive de ses repères et la confusion qui en découle.
Le spectateur perd progressivement la linéarité du récit pour rejoindre celui plus complexe du cerveau de Anthony, le vieillard qui perd prise et le drame alors s’installe. Admirablement bien construit, ce huis-clos orchestré par un jeune réalisateur se termine par une transition dans une des plus bouleversantes scènes vues sur la vieillesse depuis longtemps au cinéma. A voir sans hésiter.
Note : 17/2O