J’accuse

Cette reconstitution méticuleuse de l’affaire Dreyfus a été portée à l’écran de manière originale par le prisme du Colonel Picquart, le responsable militaire qui enquêta et découvrit les falsifications des preuves et contribua à la réhabilitation du jeune soldat.

Avec un sens du récit digne d’un roman d’espionnage, le spectateur est tenu en haleine malgré le peu d’actions et une image froide et distante.

Les décors, les costumes, les cadres, les prestations très intériorisées de Jean Dujardin et Louis Garrel ainsi que les interprétations de nombreux acteurs issus du théâtre, contribuent au succès de cette production.

Le film est en effet captivant, carré et solide dans sa reconstitution, marqué à la fois par une approche historique claire, voire scolaire, et une approche humaine duale entre un homme obsédé par la justice et un Dreyfus assez distant et antipathique.

On peut néanmoins reprocher au résultat un traitement très distancé, méticuleux et froid dont la principale conséquence est l’absence d’émotions. Néanmoins, ce parti-pris présente l’avantage de se concentrer sur les détails historiques et objectifs de l’affaire.

Un regard original, soigné et pédagogique sur une affaire maintes fois montrée avec un art accompli du suspens et du rythme. Une belle réussite.

Note : 16/20.